Refus de l’aide personnalisée
Article mis en ligne le 22 octobre 2008

par Abdelkader

Une ville contre l’aide personnalisée

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A la rentrée scolaire, l’État a mis en place deux nouveautés au sein des écoles primaires : l’aide personnalisée, qui s’adresse aux élèves en difficulté à la demande des enseignants, et l’accompagnement éducatif. Les enseignants doivent désormais consacrer deux heures par semaine (celles libérées par le samedi matin) en dehors du temps scolaire à cette aide personnalisée.

Début septembre, les enseignants mourenxois se sont rencontrés afin de définir les modalités de mise en oeuvre dans les écoles de la ville. Deux propositions ont été faites : mise en place de l’aide personnalisée entre 12 et 14 heures ou commencer la classe à 13 h 30 au lieu de 14 heures et faire l’aide personnalisée à partir de 16 h 30.

Précarisation des familles.

Lors du Conseil municipal du 18 septembre, les élus se sont opposés, à l’unanimité, à la mise en place du dispositif durant la pause de midi ou après la classe. « Pas question de toucher au rythme de l’enfant. »

La réduction de la pause entre midi et deux est, selon eux, préjudiciable aux enfants : « Ils ont absolument besoin de ce temps récréatif pour pouvoir recommencer l’après-midi dans de bonnes conditions ».

Quant au changement d’horaire, il va tendre, selon David Habib, député-maire de Mourenx, « à précariser un peu plus les familles ». Il explique que, « dans la plupart des cas, ce sont les mères qui viennent chercher les enfants à l’école et un avancement de l’horaire de sortie des classes serait préjudiciable pour celles qui ont déjà des difficultés à trouver du travail sur le bassin de Lacq ».

Ce dispositif entraînerait également un coût pour la collectivité par l’organisation obligatoire d’un double ramassage en bus pour amener les enfants bénéficiant de l’aide personnalisée au restaurant scolaire, soit après les autres.

Pour Mathilde Blanchard, enseignante en maternelle à l’école Charles-de-Bordeu, et Georges Bellès, enseignant à Pau, membre du SNUIPP-FSU, la réponse est claire : « Dès le départ, nous avons dénoncé ce dispositif qui va stigmatiser un peu plus les enfants en difficulté. Ils demandent un encadrement par un personnel qualifié comme le Rased. Nous, nous ne sommes pas formés pour. De plus, nous demandons depuis longtemps un allégement des horaires pour les enfants. Cette mesure est en trompe l’oeil : on a enlevé le samedi matin aux enfants pour leur rajouter deux heures dans la semaine. Nous demandons donc que la prise en charge de ces enfants se fasse pendant le temps de classe et par un personnel qualifié ».

Propositions de la mairie.

La municipalité a fait une proposition à l’Inspection académique : « On ne change pas les horaires, les enseignants font leur travail comme avant et nous demandons à l’Inspection de désigner des enseignants hors établissement scolaire pour assurer l’aide personnalisée ».

David Habib refuse donc, pour l’instant, de mettre les salles de classe à disposition entre midi et deux heures et après 17 heures.